Développement durable : une opportunité à saisir

9/12/2022

Temps de lecture: 5 min

Basé sur la traduction d'un texte en anglais

Cet article a été rédigé par May Ann Madlansacay Director of Solution Program Management chez PTC ; Maria Lowry, Manager, Kalypso ; Rein Singfield, Senior Manager, Kalypso ; et Erin Halleran, Senior Consultant, Kalypso.

Bien que régulièrement utilisée, l’expression « développement durable » désigne un concept encore trop peu pris en considération et encore moins souvent mis en pratique ! L’interprétation subjective des exigences applicables et la publication de rapports teintés de green washing ont longtemps permis à nombre d’entreprises de s’offrir une image verte en se targuant de déployer des pratiques de développement durable hasardeuses.

Aujourd’hui, dans le monde entier, des organismes de règlementation parmi lesquels la SEC (Securities and Exchange Commission) font pression pour que les rapports annuels publiés par les grandes entreprises incluent des déclarations environnementales. Dans le cas de sociétés telles que Chevron ou Shell, les investisseurs tiennent les membres du conseil d’administration pour responsables, allant jusqu’à les menacer de licenciement, voire de poursuite en justice, au cas où ils prendraient des mesures défavorables au développement durable. L’adoption de pratiques durables constitue un véritable enjeu pour l’image de marque des entreprises. Dès lors, la question n’est plus de savoir si elles doivent les appliquer, mais bien « comment ».

Relever ce défi constitue l’une des principales missions de l’entité Développement Durable et Gestion de l’Énergie (Sustainability & Energy Management) de Kalypso, société du groupe Rockwell Automation qui s’appuie sur l’expérience de ses clients et un partenariat de longue date avec PTC et Rockwell pour évaluer les enjeux et les impacts liés à la conception et la production durables dans différents secteurs industriels.

« Nous constatons aujourd’hui que les objectifs sont en train d’évoluer », explique Maria Lowry, manager chez Kalypso et l’une des forces motrices de l’équipe Durabilité. « Il s’agit désormais de fabriquer des produits de meilleure qualité et de les lancer sur le marché en suivant une démarche permettant d’optimiser la consommation des ressources naturelles — l’eau, le gaz et l’électricité — dans l’ensemble des sites de production. »

Nous avons rencontré des membres de l’équipe Durabilité de Kalypso, ainsi que May Ann Madlansacay, responsable de la gestion des programmes de solutions chez PTC, pour faire le point sur cette approche essentielle de développement durable.

Le diable est dans les détails... et dans les données !

De plus en plus de pays, dont la France, ont mis en place une réglementation autour du RSE qui impose aux grandes entreprises de publier dans leur rapport de gestion annuel les conséquences sociales et environnementales de leurs activités. A ce titre, la gestion des informations et l’efficacité des métriques s’imposent comme des outils essentiels pour le développement de pratiques de production plus durables.

« Il est impossible d’améliorer ce qu’on ne peut mesurer, et impossible de mesurer des indicateurs sans collecter des données », explique Maria Lowry, Manager chez Kalypso. « Dans une approche de développement durable, les entreprises cherchent d’abord à faire le point sur la gestion de leur consommation d’énergie. Or nous constatons que nos clients ont bien souvent du mal à collecter les bonnes données. »

Rein Singfield, Senior Manager chez Kalypso et l’une des responsables de l’unité, suggère pour sa part que même les entreprises qui disposent des données adéquates rencontrent des difficultés pour y accéder et les exploiter.

« Les données sont partout, de sorte que les entreprises disposent déjà des informations nécessaires à la gestion du développement durable », insiste Rein Singfield. « Faut-il centraliser ces informations à l’extérieur des PME ? Non, elles ne doivent pas quitter les PME, mais il convient de recourir à des technologies de l’information et opérationnelles (IT/OT) pour acquérir une vision plus globale de la gestion de l’énergie. » Les données nécessaires pour prendre des décisions pertinentes et améliorer la durabilité sont en grande partie fournies de façon directe par les compteurs, sous-compteurs et capteurs que de nombreux fabricants utilisent actuellement — il suffit en fait de vérifier que ces données soient organisées, accessibles et partagées de manière efficace.

Mais si un grand nombre d’entreprises peuvent collecter des données brutes, elles commencent à peine à investir dans des outils de visualisation et de contextualisation tels que ThingWorx, regrette Rein Singfield. Ces logiciels permettent en effet aux entreprises de stocker, corréler, analyser et exploiter ces informations relatives la quantité de ressources consommées par leurs activités.

« Les données sont souvent piégées dans des silos dispersés au sein de nombreuses équipes à travers de nombreux sites », poursuit May Ann Madlansacay. « C’est ici que ThingWorx entre en jeu. Cet outil permet de visualiser des données de façon efficace sur des tableaux de bord affichant plusieurs indicateurs qui suivent la production en temps réel et fournissent une vision détaillée sur la gestion des ressources, l’efficacité globale des équipements et de l’optimisation des activités de l’entreprise. Ce suivi en temps réel se révèlera essentielle pour la mise en place d’une démarche de développement durable. »

Économisez votre énergie !

Alors que plus de 54 % de la consommation mondiale d’énergie incombe au secteur de la production, la gestion de l’énergie demeure un facteur trop souvent négligé dans l’optimisation des ressources. May Ann Madlansacay en est convaincue, les technologies numériques joueront un rôle fondamental dans la réduction de la consommation d’énergie au cours des cycles de production.

« La gestion des sources d’énergie « classiques » que sont l’eau, l’air, le gaz, l’électricité et la vapeur (WAGES pour Water, Air, Gas, Electricity, and Steam) constituera un élément clé de la création d’un modèle énergétique standard dans le contexte de la production, de l’intensité énergétique et de la capacité à mesurer les principaux paramètres de performance », ajoute la responsable de la gestion des programmes de solutions de PTC. « À titre d’exemple, un constructeur automobile a découvert que 40 % de sa consommation d’énergie était lié à des équipements qui ne produisent rien. Le fait de disposer d’informations permettant d’évaluer et suivre la consommation énergétique peut aider les responsables à prendre des décisions éclairées, qui profitent à la fois à la performance de l’entreprise et à la planète. »

Maria Lowry a évoqué un projet au cours duquel son équipe a découvert que la puissance thermique de la vapeur utilisée dans une usine perdait plus de 80 % de sa puissance potentielle lors de son acheminement vers le poste d’utilisation. « Les valeurs WAGES n’englobent pas la totalité des sources d’énergie, mais représentent un moyen important de savoir comment l’énergie est distribuée. »

Améliorer la qualité de l’énergie dans les installations industrielles

Qu’est-ce que la qualité de l’énergie ? Pour mieux comprendre ce concept, Rein Singfield emploie une métaphore culinaire.

« Imaginez que vous préparez un soufflé, mais que la chaleur de votre four est irrégulière, empêchant votre soufflé de lever. Résultat, vous devrez en confectionner un nouveau. Vous avez ainsi gaspillé de la farine, des œufs, du sucre et d’autres ressources, sans oublier l’énergie consommée par votre four. Ce concept s’applique directement à la production à l’échelle de pneumatiques, de peintures, de chips ou de moteurs : les produits épargnés par la mise au rebut contribuent directement à la réalisation d’opérations plus durables. C’est ce qu’on appelle l’efficacité énergétique globale des équipements. »

Pour relever les enjeux liés à l’optimisation de la consommation énergétique, les entreprises manufacturières peuvent opter pour une solution de gestion des performances numériques. La solution Digital Performance Management (DPM) de PTC  s’appuie sur des analyses avancées pour identifier les goulets d’étranglement à l’origine d’éventuels gaspillages d’énergie.

Outre la gestion de l’énergie, les améliorations de la qualité peuvent également contribuer à réduire l’impact environnemental des activités industrielles en réduisant le taux de déchets et de rebus. C’est ce que confirme une récente étude de cas dans le cadre de laquelle un fabricant de pneumatiques a sollicité Rockwell et PTC pour améliorer la capacité de production de ses machines. Après avoir détecté la cause du problème grâce à un ensemble d’algorithmes d’apprentissage automatique et de modèles itératifs, Rockwell et PTC ont identifié la variable la plus sensible au sein du processus de production. Quelques ajustements mineurs apportés à cette variable ont permis à chaque machine de transformer 30 pneus non conformes en 42 pneus conformes, avec à la clé des économies annuelles d’énergie et de matériaux correspondant à 65 000 pneus par usine. Sur la plan financier, cette amélioration a permis d’économiser 1,3 million de dollars par usine et par an.

Priorité à la conformité

« Disposer d’informations relatives aux émissions de gaz à effet de serre et à la consommation d’énergie n’est plus un privilège  : ces données seront prochainement exigées par la SEC et seront bientôt la clé de la conformité », prévient Rein Singfield. « Même si la SEC progresse lentement, la note risque d'être salée pour les entreprises qui tarderont à appliquer des initiatives de durabilité. Car c’est ce que le marché attend dès aujourd’hui. 

Certes, assurer la conformité réglementaire implique quelques investissements, mais en contrepartie les économies liées à la réduction des déchets ou à l’amélioration du rendement énergétique sont loin d’être négligeables.

« Nombre d’entreprises ont longtemps considéré, à tort, que le développement durable fonctionnait à fonds perdus », rappelle Maria Lowry. « Aujourd’hui, il est établi qu’au-delà d’un investissement, c’est une opportunité pour les entreprises. Nous l’avons constaté sur l’ensemble du marché. »

Les chefs d’entreprise vont devoir se demander s’il vaut mieux répondre aux exigences minimales — en gaspillant un nombre incalculable d’heures de travail pour passer au crible des indicateurs de mesure périmés et imparfaits — ou saisir l’occasion d’explorer des solutions numériques innovantes pour les aider à conformer leurs activités et procédés aux normes en vigueur de manière efficiente. La réponse semble évidente, et les entreprises qui le comprendront rapidement bénéficieront d’un avantage concurrentiel certain.

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Tags: Internet Industriel des Objets ThingWorx Durabilité Initiatives de durabilité

À propos de l’auteur

Maria Lowry, Manager, Kalypso

Maria brings seven years of professional experience to her clients. She is committed to improving product quality, safety, sustainability and innovation by enabling a seamless digitally connected product development process. Maria’s experience at Kalypso includes serving the Food & Beverage, Retail, and Medical Device industries, giving her a comprehensive understanding of PLM and digital product creation implementation.