Découvrez le dernier épisode du Podcast « Où va l’industrie ? »

Écoutez-le

La Ruche Industrielle : Un collectif unique d’entreprises qui co-construisent l’industrie du futur

Dans cet épisode, découvrez comment La Ruche Industrielle, un collectif d’entreprises, co-construit l’industrie de demain. Bertrand Félix, l’un de ses co-fondateurs et Sebastien Letorey, directeur des partenariats chez PTC France, explorent et implémentent des solutions pour répondre aux grands défis de l’industrie 4.0.

Episode 11 avec Bertrand Félix et Sébastien Letorey

La Ruche Industrielle : Un collectif unique d’entreprises qui co-construisent l’industrie du futur


Facebook Twitter LinkedIn


Transcription du podcast

Introduction

Le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous, alors que notre industrie prend un nouvel élan. Qui est en droit d'attendre d'elle ? Comment peut-elle nous aider à faire face aux défis de notre époque ? À travers ce podcast, nous vous, emmenons, à la rencontre de celles et ceux qui démocratisent l'industrie 4.0.

Ensemble, découvrons l'impact de ces nouvelles approches et de ces technologies sur notre façon de produire, de consommer et même d'imaginer l'avenir. Parce qu'en effet, le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous. Bienvenue dans « Où va l’Industrie ? » ! Le podcast qui interroge le futur pour agir au présent par PTC.

Présentation de l’invité

Bonjour, je suis Sébastien Letorey, directeur des partenariats de PTC France, et aujourd'hui j'ai la chance d'endosser le rôle d'interviewer et de recevoir Bertrand Félix, le cofondateur de la Ruche industrielle qui est un collectif d'entreprises industrielles dont PTC est membre depuis plusieurs années. Bonjour, Bertrand et merci d'avoir répondu à notre invitation.

Bonjour, et merci de m'avoir invité.

Alors on va aller directement au cœur du sujet.

 

Présentation de la Ruche : ses buts et ses moyens

Est-ce que vous pourriez nous présenter la Ruche, ses enjeux et ses moyens ?

Donc La Ruche est un collectif d'industriels qui se sont réunis pour mieux transformer l'industrie, pour ne pas être seul. Et l'idée, c'est d'être une usine à projets, identifier des irritants communs, des problématiques qu'on rencontre tous les jours dans l'industrie qui les empêche de dormir la nuit, comme on dit, et d'y apporter des solutions sous forme de projets, de rapports d'expertise.

Justement, j'ai été intrigué par le logo en alvéole avec trois couleurs jaunes, bleu et vert. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Alors oui, le logo maintenant, ça fait cinq ans. On est une entreprise vintage, comme on dit. On n'est pas peu fier puisqu'on a eu cette vision dès le début. L'idée, c'était de connecter trois mondes, trois alvéoles. La première, en effet, le bleu, on a commencé par ça, c'est la technologie. C'est l'apport de la technologie dans les entreprises modernes et très typiquement, on peut parler de transformation digitale des usines. C'est toujours ça le cas d'usage puissant. Ça, c'est pour le bleu. Le jaune qui en découle, si on passe vers les hommes et les femmes, donc on va dans le territoire des RH, du management, des compétences. Donc on parle d'hommes et d'organisations. Et enfin, le vert qui parle de lui-même au niveau de la couleur, c'est de rendre l'industrie plus durable et circulaire.

Les membres de la Ruche

Et donc Bertrand, quels sont les membres de la Ruche ?

Alors, les membres de la Ruche, ce sont des grandes entreprises, des entreprises de taille intermédiaire surtout, on a des entreprises qui ne sont pas du même secteur. Donc par exemple, Aldes, Haulotte ou EFI sont des entreprises de taille intermédiaire dont les sièges sont basés à Lyon, donc qui ont un pouvoir de décision et une volonté de transformation. On a aussi la chance dans la Ruche d'avoir des filiales fortes de grands groupes tels que Bosch Rexroth, telles que Volvo, telles que SNCF, Fives, Jteckt, Nexter, Groupe SEB. C'est ce qu'on appelle du B to C, directement consommateur final. Et là on est aussi sur une maison mère. On travaille Montabert et on a la chance d'avoir des écoles qui ont cru au modèle et qui collaborent avec nous, tant au niveau des labos que des étudiants. Parce que les étudiants, c'est la relève.

Donc là, on a l'Insa de Lyon, l’Insa valeur aussi pour toute la logique de formation, on a l'ECAM La Salle et on a l'École centrale de Lyon qui récemment a opéré un « merge » avec l’ENISE de Saint Etienne donc ce qui nous permet d'aller couvrir jusqu'au territoire de Saint Etienne et ça c'est absolument important. Et du coup, en parlant du territoire, on s'entoure aussi d'acteurs académiques tels que la Métropole du Grand Lyon. Et dans nos collaborations, on s'entoure aussi d'acteurs qui portent cette bonne parole jusqu'à Grenoble.

La Ruche : un espace très enrichissant

C'est vrai que pour PTC, c'est une vraie chance d'être dans la liste de ce collectif. C'est une vraie chance pour nos équipes aussi de bénéficier d'un cadre extrêmement précieux au développement de nos projets. Ça va être ma question. Bertrand qu'est ce qui fait que la Ruche soit aussi fertile ?

C'est une bonne question. Je pense qu'il y a une unicité. C'est une bonne règle. C'est comme un bon jeu, un Monopoly. Il a duré 20 ans ou 30 ans parce qu'il y avait une règle qui était claire et puis qui est à la fois ludique mais qui apporte du cadre. La Ruche, c'est le côté ébouriffé, il y a l'innovation, il y a de l'exploration, mais en dehors, c'est comme le Cigne. Ça paraît tout feu tout flamme sous l'eau mais en dehors de l'eau, il y a la majesté, c’est lisse, c'est propre. C'est exactement ça. Nous, dans notre cas, à La Ruche, il y a des processus qui sont quadrants, qui nous permettent de capturer les irritants, les problématiques de chaque industriel et d'apporter des réponses. Et ces réponses-là, et ça c'est un point vraiment essentiel, c'est que tous les acteurs qui échangent le font sur un pied d'égalité. Et évidemment, la logique de non-concurrence nous permet vraiment de créer une intimité. C'est aussi important pour nous à la Ruche, une bienveillance malgré l'usure du mot, ça reste quand même absolument essentiel. Par contre, le pied d'égalité, ça va être entre des entreprises de tailles différentes, de secteurs différents, mais aussi entre différentes personnes qui ont des fonctions différentes.

La clé de la réussite de la collaboration

Et pour vous, c'est ce qui fait la clé de la réussite de la collaboration ?

Oui, et d'autant plus que si on rajoute un ingrédient dans la mayonnaise qui est ce que nous on appelle les partenaires technologiques que certains appellent les fournisseurs, nous, on permet à ses partenaires technologiques de se raccrocher à nos besoins technologiques et à nos projets et de jouer ce qu'on appelle à quatre mains sur, encore une fois, un pied complet d'égalité, ce qui nous nous permet, en tant que communauté, d'avoir les meilleurs experts, qu'ils soient sur le territoire français, en Europe ou même jusqu'aux États-Unis, avec vous et à l'étranger, de qu'ils puissent contribuer à nos projets et quand on vise le sommet de l'Everest, il faut y aller avec les meilleurs.

 

Moi, je voudrais revenir sur les défis globaux et typiquement utiliser peut-être le défi qui est global, qui est le plus important, celui du défi écologique, pour que vous nous expliquer concrètement l'apport de la Ruche et ce que vous faites justement pour répondre à ces énormes problématiques.

Défi écologique

Alors en effet, la problématique du durable et de l'environnement, c'est tout à fait cœur. Alors nous on a plusieurs projets qui trouvent leur place là, on a l'optimisation énergétique des bâtiments et des processus industriels. Et là, si vous me posez la question quels industriels au monde de la Ruche en font partis ? La réponse est simple, c'est tout. On a démarré septembre 2022, vous vous rappelez la période ? Tout le monde se demandait comment vais-je trouver des solutions à la fois à court terme et long terme pour réduire la facture énergétique, donc soit des solutions ultra pragmatiques à court terme. Et là on peut être sur comment est-ce que je bascule sur l'intégralité de mon chauffeur d’usine ?

On l'aide, comment ? Je vais mieux isoler mon usine, comment je vais m'assurer que telle ou telle machine ne continue pas à fonctionner le week end ? Des fois, c'est aussi bête que ça. Évidemment, ça passe par la formation des collaborateurs ou l'information, la sensibilisation. Vous mettez le mot qu'il vous faut, mais c'est bien de cela qu'il s'agit. Donc des règles d'or, mais aussi provoquer des nouveaux réflexes.

Et par là, ça signifie aussi provoquer des vocations chez les collaborateurs et qu'ils puissent intégrer certains projets que eux, ils pousseraient avec des nouvelles idées. Alors là, pour le coup, c’est des projets de moyen terme par exemple, comment mieux piloter sa ligne industrielle dans son ensemble pour moins consommer entre plusieurs usines cette fois ci, et pas juste à la machine ?

Ça va être aussi de faire ce qu'on appelle du monitoring. Donc voilà, Donc là, on s'appuie beaucoup sur des solutions beaucoup plus avancées de capteurs de données numériques, de cockpit et de tableaux de bord qu'il faut savoir créer puis interpréter et maintenir. Tout ça, ça ne se décrète pas. Il ne faut pas claquer du doigt, mais ça, ça se soutient.

L’apport de La Ruche Industrielle

Et Bertrand ? Mais pourquoi un industriel a besoin de vous pour ça ? Pourquoi il ne fait pas ça tout seul alors ? Il le fait tout seul. Mais jusqu'à un certain point. Et le très bon exemple que j'ai en tête alors, je n'ai pas cité l'entreprise, mais il y avait un des membres industriels qui avait travaillé longuement plus de quatre ans sur.

Alors pas forcément que l'optimisation énergétique, mais par exemple sur sa transformation digitale et sur les règles et les projets qui va le mettre en place pour avoir une continuité numérique de bout en bout. Et au bout de quatre ans, il s'est rendu compte qu'il avait travaillé entre soi. Donc ça signifie quoi ? Il avait très bien travaillé, mais il leur manquait en fait le sparing partner.

Il leur manquait l'équipe d'en face, de foot ou à celui qui vous renvoie la balle au tennis ou au ping pong. A savoir qu'ils avaient élaboré des stratégies, prit des choix. Ils avaient acheté des systèmes et en fait, ils n’avaient simplement pas pris des avis à droite, à gauche. Industriel, bien évidemment, on parle de leurs pairs qui leur avaient permis de trier ou de se faire challenger, ou alors carrément de fermer certaines voies qui étaient sans issue sur lequel ils auraient perdu beaucoup moins de temps.

Et là, je parle peut-être même de six mois jusqu'à un an à chaque fois, ou moins coûteuses ou plus performantes, ou même des voies encore une fois où c'est bon d'y aller à plusieurs et à plusieurs ça signifie réunir des fonctions métiers, des RH, des responsables de production, de logistique qui au lieu d'aller élaborer un besoin A, viens élaborer un ensemble beaucoup plus complet.

Et encore une fois, qu'est-ce qu'on gagne ? Un, du temps, deux des compétences et trois la massification, c'est travail à plusieurs. Ça permet aussi d'acheter, de solliciter d'autres partenaires en étant ensemble, plusieurs. Mais ça doit être plus compliqué pour un industriel justement, d'adresser un projet à plusieurs. Alors ça, c'est c'est notre parti. C'est là qu'on est expert industriel à la Ruche Industrielle.

On leur dit comme une célèbre enseigne que vous connaissez, qui dit venez comme vous êtes et c'est exactement ce qu'on fait. On leur demande pas de prendre à leur charge la complexité de la collaboration dont on est expert. Donc ce qu'on leur demande, c'est de venir. On leur demande d'avoir un cas d'usage d'application très précis. On leur demande d'être engagés.

En tout cas, on crée aussi cette énergie et cet engagement et l'idée, après, c'est qu'on leur dit soyez compatibles au travail à plusieurs. Mais une fois qu'on a ça, on a tous les ingrédients à la Ruche pour créer une une excellente dynamique pour que les cas d'usages s'interconnectes, qu'on fasse venir les meilleurs, les experts pour résoudre les problèmes.

Et en fait, c'est là que ça se passe. C'est dans la dynamique, c'est l'interaction avec les gens. Et tout à l'heure, on citait un cas majeur dans le pilier vert, donc le durable, on en a un autre qui est très important, qui est ce qu'on appelle la circularité. Alors ça veut tout ou rien dire. Si on le définit, pour l'industrie, la circularité c'est, soit développer proche de chez soi, développer son produit. Donc au lieu de le faire en Chine, c'est de le faire proche de chez soi, avec le tissu local par exemple. On va le tester, on va, on va le mettre sous contrainte physique. C'est du métal électronique et que sais-je. Mais surtout, il y en a un autre qui est beaucoup plus parlant, c’est la deuxième, la troisième ou la quatrième vie des produits. Donc Bertrand, on a bien compris l'approche sur l'économie circulaire. Maintenant, concrètement, c'est encore une fois. Il y a beaucoup d'organisations comme La Ruche, Il y a beaucoup d'associations à but non lucratif qui travaillent sur des projets et notre vision, nous, c'est que la Ruche est un vrai différenciants, un vrai fertilisant.

La mise en œuvre des projets

Pouvez-vous nous donner des exemples d'application chez les membres industriels de ces projets ? Oui, alors si j'en prends un par alvéole, par secteur, on va dire sur la partie technique, donc la partie bleue chez nous, on a, à la suite du projet supervision connectée notamment, ou encore une fois un autre exemple contrôle qualité par vision par caméra. On a eu la chance d'avoir par exemple des structures comme Volvo qui ont pu très vite dans le mois qui ont suivi le projet, déployer des grandes quantités de capteurs pour monitorer leurs essais à froid de moteur par exemple ou à chaud, des kilomètres de galeries d'eau qui étaient difficilement accessibles et cette implémentation de capteurs ils ont réussi à le faire en trois mois malgré le COVID avec des fonctions qui ne se parlaient pas avant.

Donc très, très clairement, ils ont de risqué à la Ruche, ils ont appris à fonctionner ensemble et ils ont su mobiliser les bons partenaires. Et ça va nous confirmer que cet industriel, par exemple, avant la Ruche, ils n'avaient pas de solution. Très clairement, ils étaient bloqués. Et en plus, pour ceux qui connaissent les grands groupes, ça n'existe pas un projet en trois mois, en six mois, on est sur une logique un an, deux ans donc, sans parler du résultat. Si on parle de la temporalité, ça ne va pas aussi vite. Et là je parle de la réalisation. Et ça, et ça vous le mesurait. Ah oui, c'est si c'est typiquement mesurable. Et les managers, la gouvernance de ces structures ne nous le ferons redescendre. Et d'autant plus qu'ils ne sont pas allés sur des voies de garage dangereuses ou des voies sans issues qu'auraient testées certains de leurs pairs.

Donc, ils ont gagné du temps en plus, même en amont de l'implémentation.

Donc, avez-vous d'autres applications concrètes à nous partager ?

Oui, si on regarde ce qu'on appelle nous le jaune, rappelez-vous tout ce qui a trait humain, la transformation des compétences. On a un exemple très précis sur le projet supervision connectée, qui a donné lieu à un projet de mutation des métiers.

Et donc en France et dans le texte, le recrutement des techniciens de maintenance qui sont aujourd'hui un vrai casse-tête pour les industriels. En gros, il y a beaucoup de demande et il y a très peu d'élus puisque les gens ne vont pas postuler à ces métiers. Valoriser l'image de l'industrie auprès des oui, ça passe par là, ça passe par là, donc c'est le premier niveau. Mais après, faut voir tout le reste. Il faut aller chercher les candidats, que ce soit dans les formations initiales ou les reconversions. Et là, il y a typiquement, on l'a fait plusieurs, on a travaillé avec un cabinet qui a compris, qui a décomposé le geste métier au jour le jour d'un technicien maintenance. Et tout ça, on l'a imagé, on a utilisé des RH, des managers qui ont incarné tout ça et on est allés dans les lycées, on est allé au contact des gens qui ne savaient pas qu'ils voulaient travailler dans l'industrie. L'idée, c'est de leur dire l'industrie, c'est ne pas ce que vous croyez et surtout ça réunit plein, plein de super métiers dont la plupart ne sont pas appris à l'école. Et ensuite, on a fait des campagnes de recrutement en commun et on a obtenu jusqu'à 15 % de plus en termes de résultats par rapport à une entreprise seule.

Et enfin, dans le pilier vert l'économie circulaire. Donc là, on a vraiment pu faire des transformations fortes. Dans la Ruche nous avons des experts, des Rolls Royce. Vous avez vu des noms les Bosch, les Montabert, SNCF. Ils connaissent bien leur sujet, ils le connaissent tellement bien qu’ils ne vont pas interroger leurs clients. Et nous ce qu'on a pu faire dans le projet d'économie circulaire et plus précisément sur le manufacturier des pièces, donner une deuxième, troisième ou quatrième vie aux produits et les intégrer dans l'usine et les traités, c'est d'aller co-construire avec les clients. Et le résultat tangible, c'est que Montabert, Jtekt, Haulotte, par exemple, ont pu ressortir, enfin ils avaient déjà bien entamé ces travaux chez eux, mais ils ont pu ressortir entre plus 20 plus 25 % de produits remanufacturés par rapport au produit neuf. Et ça, c'est une vraie manne.

Alors Bertrand, les industriels se transforment. On en a beaucoup parlé, la Ruche aussi. Comment voyez-vous l'évolution de la Ruche ?

Au moins trois points. Il y a plusieurs projets à l'étude, mais au moins trois points. Le premier, c'est des pistes de massification. Donc on pourrait faire du recrutement en commun entre les membres industriels sur certaines fonctions bien précises.

Et on en a certaines en tête, croyez-moi. On a la rotation des talents aussi, amener leur expertise d'une usine à l'autre.

Une mutualisation de certains salariés entre industriels ?

Tout à fait d'accord. Ça, c'est la chance qu'on a, c'est qu'on a un collectif qui est prêt à le faire.

Et vous avez des exemples ? Ça existe déjà aujourd'hui ?

Aujourd'hui, on a des discussions très avancées entre le groupe SEB, Haulotte et le groupe Bosch.

Sur quel type de profil, par exemple ?

Ça peut être de la logistique, ça peut être, on en parlait tout à l'heure avec l'optimisation énergétique, des techniciens de l’énergie, ça peut être du moulage. Deuxième axe de développement, ça serait de rendre la Ruche encore plus présente chez ses membres, de la délocaliser chez ses membres et de laisser un espace d'expression aux personnes de tout type qui s'est transformé lors des projets de la Ruche pour venir porter la bonne parole, des méthodes qui ont réussi et surtout des exemples concrets. Et le troisième point, nous avons reçu des appels à créer d'autre Ruche en France dans différents territoires d'industrie et on les écoute, on a eu plein d'idées et ça se travaille tout ça.

Donc les abeilles vont de plus en plus loin. C'est ce que je retiens. Et pour être de plus en plus impactante.

C'est tout à fait ça.

Les XR Days

Parlons maintenant de l'actualité. Vous organisez un événement sur la réalité augmentée, la réalité virtuelle au mois d'octobre. C'est un événement qui est un référent sur le marché. Pouvez-vous nous en dire plus ?

En effet, il s'agit des XR Days qui vont se dérouler les 17 et 18 octobre à La Ruche.

Donc 1300 mètres carrés, plus de 30 exposants, qu'ils soient industriels, partenaires technologiques, scientifiques ou partenaires territoriaux. Et l'idée, c'est de réunir tout ce petit monde pour zoomer en profondeur sur qu'est ce qui permet de déployer les technologies de vision avancées, de continuité numérique et surtout quels bénéfices on peut en attendre pour les industriels ?

C'est ça qui est intéressant, c'est que d'habitude les événements sont techniques et les présentations sur les dernières innovations. Là, c'est vraiment des industriels qui parlent aux industriels de leur retour d'expérience concrète, de l'utilisation de solutions de réalité augmentée et de réalité virtuelle dans leurs usines ou pour répondre à leurs enjeux manufacturiers. C'est bien ça ?

C'est complètement ça. L'idée, c'est de voir, toucher, comprendre et surtout, comme vous le dites, d'échanger avec des industriels qui ont déployé. Et évidemment, ils ont rencontré des problèmes. L'idée, c'est d'échanger dessus. Mais ils ont aussi eu des réussites et ces réussites vont inspirer les autres. Nous, l'effet boule de neige, c'est ce qu'on recherche. On ne veut pas s'appesantir sur ce qui fait que ça va jamais marcher. L’Industrie française, elle, sera puissante et performante, donc elle ne délocalisera plus, du moment où ces processus en usine seront top notch et avec des experts qui auront acquis des compétences qui aujourd'hui ne sont pas là. Donc tout ça, tout l'événement est bâti sur cette pensée là.

Je sais que vont témoignez Volvo Group et EDF sur leurs retour d'expérience de modes opératoires de maintenance, typiquement EDF dans les centrales nucléaires. Et comment, grâce à l'innovation, encore une fois, ils sont plus efficaces sur les opérations de maintenance qu'ils peuvent effectuer ? Et c'est là qu'on parle d'efficacité et de compétitivité.

Complètement. En plus, là, Volvo Group et EDF sont deux industries complètement différentes, une très process, EDF, et une l'autre très manufacturière d'assemblages qui est Volvo Group. Et là ils vont échanger les deux sur comment faire pour que par exemple, quand on fait intervenir des techniciens de maintenance ou d'autres types d'opérateurs, on les supporte au maximum pour que ces gens-là puissent faire le bon geste, soit de maintenance, soit d'assemblage, soit de contrôle qualité en fonction des normes variantes de personnalisation produit qui peut exister. Ce sera certainement passionnant de les écouter. Et ça, ce sont des structures qui ont déjà implémenté.

Je pense que nos auditeurs comprennent bien justement que vous arrivez bien à polliniser votre savoir-faire et à le faire savoir à un maximum d'industriels.

Les principaux défis de l’industrie 4.0

En guise de conclusion Bertrand, est ce que vous avez un message principal ? On parle souvent d'industrie 4.0, d'intelligence artificielle qui sont des des corollaires à la continuité numérique, à la réalité augmentée, à beaucoup de choses dont on a parlé aujourd'hui, la transformation digitale. Donc, quelle est votre approche par rapport à ça ?

Le tout premier, c'est la sélection du bon cas d'usage. Il n'y a rien de plus important. Ça paraît bébête, ça parait basique, mais la technologie seule ne fait rien. Et, en effet, la force c'est de pouvoir trouver le cas d'usage sur lequel à la fois il va y avoir les bons experts, le bon retour sur investissement final, le bon vecteur transformation, le risque, c'est de faire une transformation digitale réussie sur la machine à côté de la porte par lequel le patron passe chaque jour.

Et ça, généralement, c'est un flop. Donc il y a un effort à faire pour se concentrer sur le bon cas. Ça, c'est mon premier message.

Donc embarquer des utilisateurs ?

Tout à fait en ayant une sélection initiale du cadre de transformation qui soit adéquate. Le deuxième cas, le deuxième élément, c'est la question de la transformation humaine. Elle est trop souvent passée sous silence au profit de la transformation technique aujourd'hui. Je pense qu'à force de répétition de projet, on montre qu'on peut vraiment retourner la crêpe, retourner la table et d’aller dans cette direction. Et enfin, le troisième point, c'est le virage de la soutenabilité qui implique que les industriels soient conscients de leur rôle clé dans la transformation écologique. Et je trouve qu'on stigmatise trop les industriels aujourd'hui comme soit des pollueurs, soit des grands méchants, alors que ce sont aussi les hommes et les femmes qui, le soir, quand ils rentrent dans leur famille, ont des discussions avec leurs ados qui leur posent des vraies questions à travers leur propre industrie.

Remerciements

Donc ils ont un rôle clé et je vous prie de croire qu'ils sont prêts à transformer.

Aussi pour boucler la boucle. Le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous. Alors moi, j'ai appris que c'était Aristote qui l'avait dit. Donc ce n'est pas nouveau. L’Industrie n'est pas nouvelle, mais aujourd'hui, notre rôle, c'est d'accompagner ce changement et de la rendre plus humaine, plus efficace.

Oui, garder l'ADN pour mieux se transformer.

Merci Bertrand de nous avoir partagé les retours d'expériences de la Ruche industrielle, de nous avoir permis de mieux comprendre ce que c'était et son apport. On se retrouve au XR-Day le 17 et le 18 octobre prochain à Lyon. Donc je laisse aux auditeurs le soin de s'inscrire.

Et puis on se donne rendez-vous très bientôt pour le prochain podcast. Où va l'industrie ?

Merci Sébastien. Bonne journée.

Les invités de l'épisode

Betrand Félix - Cofondateur de La Ruche Industrielle

Bertrand Felix est un ingénieur diplômé de l'École Nationale Supérieure d'Arts et Métiers (ENSAM) avec une formation en Technologies Immersives et maquettage numérique. Il a travaillé au sein du Groupe VOLVO en Suède, où il était responsable des solutions et des projets CAD-PLM. Ensuite, il a dirigé la transformation Industrie 4.0 pour les usines en Europe.

En 2018, Bertrand Felix a lancé un projet de contrôle qualité moteur par Réalité Augmentée en tant qu'intrapreneur. En 2019, il a cofondé La Ruche Industrielle à Lyon, un projet qui a été rejoint par diverses entreprises et acteurs industriels. Actuellement, il est responsable des projets inter-entreprises et de la feuille de route Industrie 4.0 de La Ruche Industrielle, ainsi que de la collaboration avec des partenaires technologiques et industriels.

overlaycontent

Sébastien Letorey - Directeur des partenariats chez PTC France

Sébastien Letorey a travaillé 9 ans chez Capgemini pour approfondir sa compréhension de la stratégie des clients avant de rejoindre PTC en 2008. Il s'intéresse à l'innovation numérique et à la manière dont les individus et les entreprises peuvent en bénéficier. Son rôle consiste à fournir aux entreprises confrontées à divers défis dans les domaines de l'ingénierie, de la fabrication, des services et de la gestion des clients les meilleures pratiques éprouvées par l'industrie.

overlaycontent