Alors je dirais que c'est plutôt une conséquence heureuse et un argument de vente qu'un moteur en soi.
Par contre, la servicisation favorise plutôt l'usage que la possession et donc amène une réflexion aussi sur la manière de mieux produire. Et pour cela, je vais prendre l'exemple des vélos individuels en comparaison avec les vélos en libre-service dans les villes. Donc, la majorité de l'empreinte carbone d'un vélo est issue de sa conception, de sa fabrication, de son transport.
Par exemple, on va extraire de l'aluminium, on aura besoin d'énergie pour la fabriquer ou de l'énergie pour transporter ces vélos. En phase d'utilisation, l'empreinte carbone est assez réduite. Ça se limite à peut-être changer les pneus, changer les freins, utiliser des piles, notamment. Quand on a une flotte de vélos, on réduit l'empreinte carbone sans forcément réduire les revenus.
Parce que si le service plaît au plus grand nombre et suscite l'adoption, on aura quand même une utilisation grandissante de ce produit sur la durée. Ce que je peux rajouter également, c'est que le gérant de flotte, ou en tout cas le propriétaire des vélos, maîtrise mieux le cycle de vie. Donc on récupère les vélos, les pièces, on répare, on recycle et on ne repasse pas encore une fois par la case production.
Grâce à la servicisation, on sort d'une logique linéaire, on connaît mieux les produits et on peut réduire l'impact environnemental de ces produits.
Finalement, c'est un mode de consommation qu'on voit exploser un peu partout. Et qu'est-ce qu'on peut en attendre en tant qu'individu peut être, et aussi en tant que communauté pour sortir un petit peu au-delà finalement, du champ de l'industrie.
En fait, on va dire, à titre individuel, comme Monsieur Jordan qui fait de la prose sans le savoir, vous faites tous les jours usage de la servicisation. L'abonnement par exemple est arrivés très vite et est déjà rentré dans nos habitudes. La box Internet avec les services de télévision, les modèles Pay per Use et Airbnb.
Tout à l'heure, on parlait des vélos en libre-service. Il y a Uber, il y a le leasing, il y a même la location de meubles ou d'objets d'art où on est plus obligé de posséder l'objet, par contre, on a quand même l'expérience associée à ces objets. Si je prends l'exemple de votre smartphone, je suis sûr que vous avez énormément de services directement disponibles via les applications que vous avez téléchargées.
Donc, on est déjà dans cette tendance de l'économie de l'usage et de l'expérience plutôt que de la possession. Donc je trouve qu'au final ça remet quand même bien le client à titre individuel au centre du processus. Le consommateur a vraiment le pouvoir, il faut juste faire les bons choix, faire l'action et favoriser le service qui correspond au mieux à ses attentes.