La question des risques professionnels est un enjeu majeur pour l’usine du futur. L’industrie (métallurgie, assainissement, agroalimentaire...) est d’ailleurs le deuxième secteur d’activité le plus touché par le nombre d’accidents graves du travail. Troubles musculosquelettiques, pathologies de type surdité, asthme, allergies ou eczéma, maladies d’origine professionnelle liées à l’amiante... en quoi l’automatisation permet-elles aux usines d’améliorer concrètement les conditions de travail de leurs employés ?
L’automatisation industrielle est présente dans une multitude de processus, permettant de réinventer le pilotage de la production.
De façon générale, les usines et les machines utilisées par les employés ont tout intérêt à être équipées de systèmes de sécurité avancés : contrôles d’accès via reconnaissance biométrique, barrières immatérielles équipées d’émetteurs et de récepteurs, extinction d’incendie automatisée, etc.
Pour les employés, l’automatisation offre de nombreux bénéfices en termes de sécurité au travail. D’abord, on note une réduction du nombre d’accidents et de blessures professionnelles liées à l’utilisation de machines dangereuses, à la manipulation de charges lourdes ou au travail prolongé dans des conditions extrêmes (température élevée, exposition à des produits toxiques, pollution de l’air...). Ensuite, l’automatisation garantit une réponse rapide et appropriée en cas de situation critique. Équipées de capteurs et de dispositifs de surveillance, les machines sont surveillées en temps réel : la moindre anomalie est donc immédiatement détectée et transmise aux responsables. En fonction de l’incident, des mesures d’urgence sont déclenchées : l’électricité est coupée, les vannes sont fermées, etc. Enfin, l’automatisation évite les erreurs humaines causées par la fatigue, la distraction, la pression ou encore le manque de formation. Au-delà d’un impact sur la qualité et la productivité, les opérateurs se mettent en danger. Une erreur d’inattention peut entraîner de graves conséquences sur leur sécurité et leur santé : coupures, brûlures, chutes, écrasements, etc.
Qui dit automatisation des processus dit génération de données. Les usines du futur sont presque entièrement connectées : tout l’enjeu consiste à tirer profit de ce volume grandissant de data.
L’utilisation d’indicateurs de performance liés à la sécurité des travailleurs est vivement recommandée pour faire le point :
Une fois les résultats obtenus, des mesures spécifiques doivent être prises pour renforcer la sécurité. Évaluation ergonomique, analyse détaillée de chaque incident, généralisation de maintenance préventive, identification de scénarii d’incidents, etc.
L’accélération des processus d’automatisation nécessite l’adhésion des employés.
En premier lieu, ils doivent saisir les enjeux et les bénéfices de l’automatisation. C’est l’entreprise dans sa globalité qui s’inscrit dans une dynamique d’innovation industrielle. L’automatisation vise à gagner en productivité mais aussi à améliorer la qualité de vie des collaborateurs. Prenons l’exemple des robots collaboratifs (« cobots ») qui interagissent avec les humains et jouent le rôle de troisième bras sur la ligne de fabrication : assemblage d’une pièce, ponçage, polissage...
En second lieu, les opérateurs doivent être continuellement formés aux procédures de sécurité et à la manipulation des machines automatisées : identification des risques, équipements (casque, lunettes...) nécessaires, déclenchement du protocole d’urgence, etc. En plus des formations classiques sur le terrain, des modules intuitifs en réalité mixte ou en réalité augmentée peuvent être proposés aux opérateurs. Les avantages ? Une expérience collaborateur satisfaisante et un gain d’autonomie.
Des robots qui réalisent les tâches dangereuses et/ou fastidieuses, des opérateurs qui évoluent en toute sérénité, des conditions de travail optimales... la notion de sécurité au travail est aussi un levier d’amélioration de l’image de marque de l’entreprise. Au contraire, une usine qui fournit des machines désuètes ou obsolètes véhicule l’image d’une société vieillissante, ne se donnant pas les moyens de ses ambitions et négligeant l’expérience collaborateur.