En quoi consiste le développement agile de produits ?

Le développement agile de produits consiste à appliquer la méthodologie logicielle à un processus de fabrication matériel. D’une certaine manière, il s’agit de concevoir un produit en utilisant la méthode agile ou, pour l’exprimer de manière plus directe, de fabriquer un produit matériel comme on élabore un logiciel.

La méthode agile n’a rien de nouveau. Comme pour le SaaS, le cloud et quantité d’autres technologies en rapport avec le concept de transformation numérique, nombreux sont ceux qui voient dans le développement agile une méthode appelée à se généraliser. Et pourtant, les fabricants de produits matériels sont nombreux à penser qu’elle occasionnerait une distorsion. Il est fort probable qu’ils soient déjà familiarisés avec l’approche agile, mais seulement en tant que concept appliqué au développement logiciel. Le développement agile de produits dans le contexte de produits physiques est une réalité bien différente que beaucoup remettent toujours en question.

Dans ce blog, nous explorerons les différents aspects du développement agile de produits, de ses origines dans le domaine logiciel à ses valeurs et principes, en passant par les raisons pour lesquelles il est compatible avec le développement de produits matériels.

• Principes de l’approche agile
• Raisons pour lesquelles l’approche agile est applicable au domaine matériel
• Réalité du développement agile de produits
• Principaux avantages et inconvénients du développement agile de produits
• Conseils pour réussir un processus de développement agile de produits
• Méthode agile et modèle en cascade
• Questions fréquentes

Manifeste en faveur de la méthode agile : histoire de la méthode agile dans le domaine logiciel  

Si l’on ne connaît pas les origines exactes des principes de la méthode agile, on sait en revanche à quel moment la terminologie a pris forme. Le manifeste en faveur de la méthode agile a été élaboré en 2001 lorsque 17 développeurs de logiciels se sont réunis pour discuter du potentiel et des stratégies qui sous-tendent les notions de développement léger. Comme le suggère cette histoire, seuls les logiciels étaient concernés. Le manifeste se décompose en 12 principes fondamentaux et quatre valeurs centrales, dont l’objectif est de favoriser des niveaux de collaboration plus élevés, une transparence accrue et une fourniture accélérée des produits.

Après son lancement, le manifeste en faveur de la méthode agile s’est rapidement imposé comme une évidence dans le domaine logiciel, au point d’être considéré par beaucoup comme un progrès de portée universelle. Fidèle à ses principes de conception, la méthode agile a permis de dynamiser la productivité, de réduire les délais de fourniture des produits et de renforcer la communication entre les équipes, en particulier dans le cadre d’un travail distribué.

Pourtant, tous ces points ressentis comme positifs dans la sphère logicielle ont suscité des doutes parmi de nombreux acteurs du domaine matériel. Le travail effectué dans le cadre de la méthode agile se subdivise en sprints, à savoir des périodes de travail prédéfinies qui durent généralement un nombre déterminé de semaines et se terminent par un produit livrable. Ce qui est possible dans le domaine logiciel ne l’est apparemment pas dans celui du matériel, du moins lorsque les sprints doivent durer des semaines et que le résultat souhaité à la fin de chaque sprint doit être un produit utilisable.

Cependant, lorsque l’on examine les valeurs et les principes au cœur du processus, il est possible de procéder à des adaptations pour faciliter l’application de la méthode agile au développement de produits. Examinons de plus près ces valeurs et principes pour mieux appréhender les concepts qui sous-tendent la méthode agile.

4 valeurs fondamentales du manifeste en faveur de la méthode agile

• Les individus et leurs interactions au lieu des processus et des outils
• Un produit opérationnel plutôt qu’une documentation complète
• Favoriser la collaboration avec les clients au lieu de négocier des contrats
• Répondre aux changements plutôt que suivre un plan

12 principes fondamentaux du développement agile de produits

Comme nous l’avons mentionné, les 12 principes de la méthode agile ont été élaborés dans l’optique du développement de logiciels ; bien que la nature de ces principes se prête aisément au développement de produits matériels, des adaptations peuvent s’avérer nécessaires pour s’orienter vers la création d’un produit physique plutôt que numérique. Nous les aborderons.

1. Satisfaire le client rapidement et de façon régulière

« Notre principale priorité est de satisfaire le client par la fourniture rapide et continue de logiciels de qualité. »

La communication est primordiale dans la méthode agile. Le client doit être associé en amont au développement du produit et ce de manière régulière, afin qu’il puisse fournir un retour d’information précis sur ses souhaits et ses attentes. Le risque de distorsion est ainsi réduit et l’équipe peut, le cas échéant, informer plus rapidement le client des difficultés ou des obstacles éventuels.

2. Le changement est positif

« Soyez attentif à l’évolution des exigences, même à un stade avancé du développement. Les processus agiles s’appuient sur le changement pour renforcer les atouts concurrentiels du client. »

La méthode agile permet d’intégrer l’évolution des exigences, à tout moment du processus. Dans le processus traditionnel du modèle en cascade, les changements tardifs sont source de problèmes ; avec la méthode agile, les changements, y compris lorsqu’ils interviennent à un stade avancé du développement, doivent être accueillis favorablement, car ils résultent d’une approche concrète. Le marché, la concurrence et les besoins des clients sont en constante évolution. Au fur et à mesure de l’élaboration d’un projet, il est essentiel que les nouvelles informations soient intégrées dans la conception finale.

3. Fournir un produit opérationnel dans des délais réduits

« Fournir des logiciels opérationnels fréquemment, dans des délais de quelques semaines à quelques mois, avec une préférence pour les délais les plus courts. »

Avec la méthode agile, l’accent est mis sur la rationalisation du développement des produits. Le manifeste met l’accent sur un objectif, à savoir effectuer les livraisons au plus tard tous les deux mois. Pour la conception de matériel, en particulier de produits complexes et volumineux, il peut être impossible de respecter un calendrier aussi court. Cependant, il est essentiel de définir des objectifs clairs et des points de contrôle spécifiques à respecter durant le projet et d’effectuer des retours d’information.

4. Promouvoir la collaboration au quotidien

« Les entrepreneurs et les développeurs doivent collaborer quotidiennement tout au long du projet. »

Personne ne doit travailler en vase clos dans le cadre de la méthodologie agile. Une communication fréquente entre les parties intéressées et les développeurs permet de s’assurer que le projet dispose des ressources nécessaires et reste sur la bonne voie. Les réunions quotidiennes sont courantes et se déroulent dans de bonnes conditions avec des outils de collaboration tels que les canaux Slack et d’autres solutions en temps réel basées sur le cloud.

5. Créer un environnement de travail positif

« Concevez des projets en vous appuyant sur des individus motivés. Procurez-leur l’environnement et le soutien dont ils ont besoin, et faites-leur confiance pour effectuer le travail. »

L’autonomisation est un élément clé de la méthode agile ; les personnes et les équipes doivent se sentir investies dans la réussite du projet et soutenues de manière à pouvoir se concentrer sur leur travail. Ce principe consiste en partie à ne pas s’attarder sur les échecs ou les erreurs, mais plutôt à permettre aux équipes de prendre des risques calculés, d’essayer de nouvelles choses et de discuter ensuite de ce qui a ou n’a pas fonctionné. La transmission mutuelle du savoir lors de chaque projet est un aspect essentiel de l’amélioration itérative.

6. La communication en face-à-face est des plus efficaces

« La méthode la plus sûre et la plus efficace pour transmettre des informations à une équipe de développement et au sein de celle-ci est la communication en face à face. »

Selon le manifeste, on ne peut faire l’économie des échanges directs. En 2001, les appels vidéo étaient plus une projection d’avenir qu’une réalité concrète pour le commun des mortels. Aujourd’hui, ils sont monnaie courante. Qu’elle soit distribuée ou effectuée en présentiel, rien ne remplace l’interaction directe, en face à face, lorsqu’il s’agit d’aplanir les doutes et de renforcer la collaboration au sein de l’équipe.

7. Le caractère fonctionnel des produits devrait être la référence du progrès

« Le caractère fonctionnel des logiciels est le principal critère d’évaluation du progrès. »

Celui-ci peut également être adapté au développement de produits physiques, où le terme « produit fonctionnel » a une valeur relative. Le développement d’un nouveau dispositif médical conforme à toutes les exigences peut prendre deux ans. Cependant, la méthode agile vous permet de prendre en main ce projet d’envergure et de le subdiviser en parties et en objectifs plus faciles à gérer, avec des retours d’information programmés tout au long du processus. Plutôt que de se limiter à l’aspect fonctionnel, il s’agit plutôt de respecter les délais fixés en poursuivant un objectif final qui est d’obtenir un produit physique fonctionnel.

8. La méthode agile doit être durable

« Les processus agiles soutiennent le développement durable. Les sponsors, les développeurs et les utilisateurs devraient pouvoir maintenir un rythme constant et ce sans aucune limite de temps. »

La méthode agile est itérative, ce qui signifie que le produit évolue à un rythme constant et régulier. Elle définit un plan d’action qui tient compte des ressources disponibles et des exigences du projet. Le projet doit prévoir le temps nécessaire pour que les tâches soient correctement exécutées et réfléchir au processus dans son ensemble.

9. L’excellence technique et une bonne conception améliorent l’agilité

« L’attention constante portée à l’excellence technique et à la qualité de la conception améliore l’agilité. »

Il s’agit là d’un objectif permanent. Lorsque l’on prête attention aux détails tout au long du processus, afin de garantir le respect général des meilleures pratiques, il est plus facile de changer de cap ou de s’adapter lorsque des obstacles inattendus surviennent.

10. Il n’y a pas de honte à rechercher des solutions simples

« La simplicité, à savoir l’art d’optimiser la quantité de travail non réalisée, est essentielle. »

Ce principe se transpose parfaitement à la conception de produits, où la simplicité est presque toujours la meilleure approche.

11. Les équipes auto-organisées sont les meilleures

« Les meilleures architectures, exigences et conceptions sont le fait d’équipes qui s’organisent elles-mêmes. »

C’est en laissant à l’équipe toute la latitude requise pour définir le processus opérationnel que l’on obtient les meilleurs résultats.

12. Intégrer des temps de réflexion réguliers

« À intervalles réguliers, l’équipe réfléchit à la façon d’améliorer son efficacité, puis ajuste son comportement en conséquence. »

Les processus agiles sont cycliques, et une partie de ce processus doit consister à réfléchir et à appliquer les ajustements nécessaires. Cela génère une atmosphère de croissance favorable aux changements positifs.

Raisons pour lesquelles l’approche agile est applicable au domaine matériel

Gardons à l’esprit les principes de la méthode agile et voyons comment ils s’appliquent (et montrent toute leur pertinence !) sur le marché hyperconcurrentiel des produits physiques d’aujourd’hui.

Tout d’abord, l’idée de procéder à des itérations multiples semble, à première vue, exclure l’applicabilité de la méthode agile au développement de produits. Il est en effet impossible d’effectuer la fabrication cohérente d’un produit utilisable pour immédiatement le remodifier lors du sprint suivant, et de recommencer encore et encore, jusqu’à obtention d’une version finale. Ceci explique en grande partie pourquoi de nombreux fabricants considèrent la méthode agile comme un simple outil logiciel.

La réalité est cependant bien plus complexe et s’envisage sous l’angle de l’adoption ou de l’adaptation. Le simple fait d’adopter mot pour mot les principes de la méthode agile peut donner lieu à des exigences déraisonnables pour les fabricants de matériel. En revanche, l’adaptation de cette méthode aux exigences de la sphère matérielle permet aux équipes de fabrication de tirer pleinement profit de ses avantages. Voyons les choses plus en détail.

Tous les produits ont un cycle de vie lors de leur développement, de la conception à la mise sur le marché. Les sprints permettent simplement de décomposer différemment les étapes de ce cycle de vie. L’utilité première d’un sprint est d’avoir un objectif précis et réalisable. Dans le domaine des logiciels, cela équivaut le plus souvent à la commercialisation finale du produit. Cependant, pour le matériel, l’objectif final n’a pas besoin d’être aussi clairement balisé. Des progrès mesurables suffisent et peuvent contribuer à segmenter le développement d’un produit matériel complexe en étapes clairement définies et cohérentes.

Même les secteurs réglementés, tels que les soins de santé, peuvent utiliser la méthode agile. Si le cycle de développement moyen d’un produit est de deux ans, les fabricants doivent réfléchir à ce qu’il est possible de concrètement réaliser en six mois. Un cycle de deux ans se subdivise en quatre sprints, composés de vérifications et d’une évaluation du produit. En utilisant la méthode agile, les fabricants disposent de points de repère, de possibilités de vérification en équipe et d’une plus grande transparence dans le processus de développement du matériel.

Réalité du développement agile de produits

L’idée de recourir à un processus de fabrication distribué du matériel informatique n’est pas nouvelle. Pour de nombreuses entreprises, la production distribuée est en fait une réalité depuis des décennies, si ce n’est plus. Le développement agile de produits consiste tout simplement à équiper les fabricants de matériel d’outils modernes pour optimiser la capacité à travailler de façon distribuée. Cela va bien au-delà de la solution Zoom et des autres logiciels de visioconférence, car il s’agit en fait d’un nouvel état d’esprit qui privilégie la collaboration entre les équipes et améliore le dialogue et la coopération en interne.

La communication et la collaboration sont aujourd’hui plus importantes que jamais. Le marché devient de plus en plus incertain, notamment en raison des attentes des clients. Les clients savent ce qu’ils veulent et souhaitent l’obtenir rapidement, ce qui réduit les délais attendus de commercialisation. Les organisations doivent également se tenir prêtes à faire face à l’incertitude de la chaîne logistique, à l’évolution des conditions mondiales et à toute une série d’autres difficultés.

Le développement agile de produits reprend les meilleurs principes du manifeste en faveur de la méthode agile, à savoir une communication interne accrue entre les départements et les parties intéressées, des contrôles fréquents au cours du développement des produits, des objectifs clairement définis et une structure d’équipe auto-organisée et très motivée, et les applique à la sphère matérielle.

Les organisations n’ont pas besoin d’adopter pleinement la méthode agile pour en retirer les bénéfices. Chaque entreprise est différente et la méthode agile est conçue pour offrir de la flexibilité. Comme nous l’avons évoqué précédemment, le chemin de la réussite passe souvent par l’adaptation plutôt que par l’adoption. Le développement agile de produits peut aider les organisations à stimuler leurs capacités d’innovation, tout en fournissant des produits de qualité supérieure et en évitant les écueils associés à un monde de plus en plus instable.

Principaux avantages et inconvénients du développement agile de produits

Quelle que soit l’approche adoptée pour le développement d’un produit, elle présentera des avantages et des inconvénients. En les connaissant à l’avance, votre équipe peut tirer parti des meilleurs aspects de la méthode agile et en atténuer les inconvénients possibles. Pour en savoir plus, lisez Les trois principaux avantages du développement agile de produits. 

Principaux avantages :

• Collaboration élevée : des équipes interservices et autonomes constituent l’épine dorsale du développement agile de produits. Au lieu de laisser l’équipe de conception travailler sur un prototype, le finaliser et le montrer ensuite à l’équipe de fabrication, les deux équipes travaillent de concert, ce qui peut faciliter la détection de problèmes en amont du processus.
• Interactions et retours d’information fréquents avec les clients et les parties intéressées : l’une des caractéristiques de la méthode agile est d’aboutir à la présentation d’une démonstration, afin de pouvoir montrer les progrès accomplis par rapport à un objectif plus vaste. L’intérêt principal est de pouvoir obtenir un retour d’information à intervalles réguliers de la part des clients, des utilisateurs et des parties intéressées. Cela permet de définir des priorités pour la prochaine itération d’un produit et de faire en sorte que l’équipe reste attentive aux clients.
• Parfait pour les sprints dédiés : la méthode agile décompose les grands projets en sprints de taille inférieure, où tous les efforts sont dirigés vers la réalisation d’un objectif préalablement défini. Elle peut rendre des projets de grande taille plus faciles à gérer et améliorer les résultats grâce à l’intégration des retours d’information collectés tout au long du processus.

Principaux inconvénients :

• Courbe d’apprentissage sur les projets initialement conduits selon la méthode agile : pour beaucoup, en particulier dans le domaine du développement de produits, la méthode de travail agile est nouvelle. Du temps et des ajustements seront nécessaires pour que chacun puisse se mettre au diapason.
• Importance de la communication : tous les membres de l’équipe doivent communiquer entre eux et participer à l’effort de collaboration. Les interruptions dans la communication peuvent conduire à réaliser le même travail en double.
• Un changement culturel important est nécessaire pour instaurer une adoption à grande échelle : l’une des marques de fabrique de la méthode agile est la formation d’équipes interservices. Pour qu’une approche agile s’étende à l’ensemble de l’entreprise, il faut que des personnes s’en fassent les représentants au sein de l’organisation.

Quatre conseils essentiels pour réussir un processus de développement de produits fondé sur la méthode agile

1. Sensibiliser aux valeurs et aux principes de la méthode agile

La méthode agile marquera probablement un changement dans la manière dont les équipes et les entreprises abordent le développement de produits. Pour mettre les équipes au diapason, discutez de ce que signifie le développement de produits agile, en particulier ses valeurs et ses principes, et réfléchissez à la façon de les mettre en pratique dans vos projets.

2. Se doter d’outils pour accompagner une méthode de travail agile

La méthode agile exige une communication régulière et effectuée en temps réel entre les équipes interservices. Elles ont besoin d’outils pour sous-tendre cette méthode de travail ; les e-mails ne sont pas suffisants lorsque l’on travaille avec des fichiers de conception de produits complexes et volumineux. Les outils tels que les solutions cloud de CAO et de gestion du cycle de vie des produits (PLM) sont bien plus utiles au développement agile de produits que les anciens outils installés ou basés sur des fichiers. Complétez ces produits de base par des outils de communication et de collaboration améliorés tels que Slack, Miro, Smartsheet, JIRA et d’autres. L’existence de systèmes partagés accélère la collaboration entre les différentes parties intéressées et équipes, y compris les intervenants externes, tels que les concepteurs indépendants, les fournisseurs et les partenaires.

3. La méthode agile, ce n’est pas tout ou rien

À mesure que les équipes évoluent vers une approche plus agile, elles ne sont pas tenues d’appliquer une approche radicale. Il se peut que certains aspects de la méthode agile ne conviennent tout simplement pas à votre entreprise. Adoptez uniquement ce qui fonctionne et concentrez-vous sur l’amélioration continue de vos processus.

4. Prendre le temps de faire le point et de réfléchir

La méthode agile permet d’atteindre les objectifs par sprints successifs, en utilisant des points de contrôle programmés pour les démonstrations et en partageant la courbe de progression. Veillez à ce que les équipes aient le temps non seulement de procéder à des itérations du produit, mais aussi de fournir un retour d’information sur le processus. Faites en sorte d’intégrer le retour d’information sur les produits et processus concernés dans le prochain sprint. En se positionnant dans une perspective de progression, les équipes sont libres de faire des erreurs et d’apprendre de ces dernières.

Quelle est la différence entre l’approche agile et le modèle en cascade ?

Tous deux sont des méthodes de gestion de projets utilisées pour les tâches d’exécution et de gestion, mais elles diffèrent grandement l’une de l’autre.

La méthode agile privilégie le développement itératif, au cours duquel les équipes parviennent, en quelques semaines ou quelques mois, à développer et affiner rapidement les produits en tenant compte du retour d’information quasi permanent des clients. Avec le modèle en cascade, chaque processus suit en revanche une trajectoire linéaire : les processus progressent par phases dans une seule et même direction, le retour en arrière étant largement impossible ou, pour le moins, trop coûteux pour être pratique ou durable. L’accent est mis sur l’optimisation à chaque étape avant de poursuivre les opérations.

La méthode agile privilégie les cycles plutôt que les étapes. Les développeurs et les parties intéressées travaillent ensemble à la conception d’un projet et fournissent des retours d’information tout au long du processus. Les objectifs sont atteints par l’intermédiaire de « sprints », généralement à la demande du client. Un client demande un produit et l’équipe se lance dans le sprint, en mettant tout en œuvre pour atteindre ce premier objectif. Le client effectue ensuite un retour d’information et l’équipe applique les changements, en partant d’une conception antérieure pour réaliser une itération et ainsi aboutir rapidement à un nouveau produit. Les sprints sont généralement de courte durée (de quelques jours à quelques semaines) et se concentrent sur la réalisation rapide de petits objectifs, plutôt que sur de grandes avancées. Avec la méthode de conception agile, les retours d’information et les échanges commencent dès la phase de conception.

Questions fréquentes

• La méthode agile est-elle réservée au seul développement de logiciels ?

Non, les principes et les valeurs fondamentales de la méthodologie agile s’appliquent bien au-delà du simple développement de logiciels. Même si seuls les logiciels étaient initialement concernés, les entreprises se sont rendu compte de l’importance d’une approche plus flexible, adaptable et collaborative de la gestion de projet.

• Quelles sont les cinq étapes de la méthode agile ?

La méthode agile comporte cinq étapes, ce qui permet de relativement bien structurer le processus. Néanmoins, ces étapes ne doivent pas obligatoirement être suivies. Elles sont conçues pour se chevaucher et être réexaminées à mesure que des informations ou des besoins nouveaux apparaissent.

1. Envisager les choses

Cette étape jette les bases de tout projet axé sur la méthode agile ; elle définit à la fois l’objectif global et les grandes lignes de sa réalisation.

Les questions à poser au cours de cette phase sont les suivantes :

• Quel produit sera fourni dans le cadre de ce projet ? Quels sont les exigences et les objectifs ?
• Qui est concerné ? Qui effectuera les tâches requises ? Qui fournira un retour d’information, une contribution ? Qui gérera le projet ? Toutes les parties concernées doivent être prises en compte, tant internes qu’externes (comme les clients, etc.).
• Comment s’effectuera la collaboration au sein de l’équipe ? Quels outils seront utilisés, non seulement pour atteindre l’objectif mais aussi pour améliorer la communication ?

La définition préalable d’une vision d’ensemble permet de tout mettre à plat (qui, quoi, comment, quand) et de commencer à affiner les étapes suivantes.

2. Établir des hypothèses

Une étape de brainstorming où chacun met les choses à plat et où tout est pris en considération dans le cadre d’un processus de collaboration. L’examen déterminera ce qu’il est possible ou pas d’accomplir compte tenu des paramètres du projet (c’est-à-dire les ressources, le temps, etc.).
Cette étape permettra à l’équipe de disposer d’un cahier des charges préliminaire et général pour le produit, d’une idée globale de la charge de travail impliquée pour les différents membres de l’équipe, d’un calendrier de livraison (généralement par étapes), d’une vue d’ensemble des risques et des dépendances à minimiser et d’une estimation des coûts.

3. Explorer

Le projet bat à présent son plein et l’équipe met en œuvre le produit conformément au plan d’ensemble et au calendrier. Cependant, des contretemps surviendront et c’est à ce moment que l’approche agile révèlera toute son efficacité. Grâce à la régularité des contrôles et des échanges, la charge de travail est gérée, les bonnes pratiques sont respectées et les problèmes éventuels traités. Les équipes doivent collaborer si nécessaire et s’impliquer mutuellement dans les aspects importants. Toutes les parties intéressées doivent être régulièrement consultées à différents stades du développement du produit.

4. Adapter

À mesure que de nouvelles informations surgissent au cours du processus de développement du produit, des modifications, des changements et des corrections sont nécessaires. Il s’agit de la phase d’adaptation (et il est fort probable qu’elle nécessite également un réalignement avec les étapes de définition d’hypothèses et d’exploration). Il est essentiel, à ce stade, de solliciter la contribution des différentes parties intéressées, chacune disposant d’une conception et d’une expertise différentes. En d’autres termes, une fois que le projet a produit des résultats concrets, il convient de vérifier si l’objectif défini a été atteint. La phase d’adaptation prend en compte ces divers retours d’information, met en évidence les améliorations nécessaires et présente le plan de la prochaine itération.

5. Clore le projet

Bien que la méthode agile soit un processus cyclique et itératif, chaque projet doit avoir une fin. Lorsque le produit entre en production ou qu’une fonction essentielle est actualisée, il faut bien sûr se réjouir de cette réussite, mais aussi faire le point sur le processus, l’analyser, recueillir des retours d’information et intégrer les enseignements obtenus dans le projet suivant.

• Pourquoi la méthode agile est-elle utile pour le développement de produits ?

Cette méthode fonctionne, car elle tient compte du fait que le processus de développement d’un produit n’est pas linéaire ; elle crée un cadre qui permet aux équipes de répondre efficacement au changement, aux risques et à l’incertitude. Elle met l’accent sur la collaboration, l’intégration et la flexibilité. Elle place également les clients au cœur du processus et du produit, ce qui améliore finalement la conception de ce dernier.