Usine du futur : comment allier préservation de l’environnement et compétitivité ?

Les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté dans tous les secteurs d’activité entre 2000 et 2021 (+ 48,8 millions de tonnes dans l’industrie manufacturière et la construction et + 27,5 millions de tonnes dans l’énergie). Face à ces chiffres, le gouvernement a déclaré en mai 2023 que la décarbonation des usines faisait partie des « premiers postes ciblés » . Comment concilier protection de l’environnement et performance ? Quelles sont les mesures concrètes qui peuvent être mises en place par les entreprises ?

Accélérer l’automatisation

Il s’agit de renforcer l’automatisation des tâches répétitives et chronophages. Soudage, assemblage, conditionnement, emballage, ouverture et fermeture des vannes, contrôle qualité (détection des défauts et des erreurs de fabrication) ... les opérations sont variées et applicables à tous les secteurs d’activité.

A la clé ?

• Diminution des erreurs et amélioration de la qualité
  Vous avez la garantie que les produits répondent aux normes en vigueur, ce qui réduit les pertes.
• Gain de temps
  Les tâches sont effectuées avec rapidité et les temps d’arrêt diminuent.
• Disponibilité des employés pour des missions à forte valeur ajoutée
  Déchargés des tâches répétitives et sujettes aux erreurs, les collaborateurs sont affectés à des activités plus stratégiques telles que l’optimisation des ressources, la recherche et le développement ou encore l’amélioration continue.

Utiliser la réalité augmentée

Dans le monde de l’industrie, la réalité augmentée consiste à superposer des éléments numériques visuels sur le monde physique. Concrètement, les employés portent un casque ou une paire de lunettes spécifiques. Ils ont les mains libres et peuvent suivre les indications.

A la clé ?

• Gain de temps et économies
  La mise en place d’une assistance à distance grâce à la réalité augmentée permet de faire des économies sur les déplacements d’experts. Dans le même temps, les incidents sont résolus plus rapidement : le taux de résolution à la première intervention augmente.
• Amélioration de la productivité des nouveaux employés
  Les formations en réalité augmentée sont plus efficaces que les formations traditionnelles. Les opérateurs sont rapidement opérationnels, ce qui induit un taux de réussite plus élevé du premier coup.

Installer des capteurs industriels

De nombreux systèmes de surveillance peuvent être installés pour récolter en temps réel des informations précises et fiables. Ils contrôlent la température (matières premières, machines...), le débit (liquides et gaz circulant dans les tuyaux), la pression, la vibration, le niveau (dans les réservoirs et les cuves) ou encore la qualité de l’air (présence de polluants ou de gaz nocifs). Notez que les données collectées sont centralisées dans une plateforme IoT telle que Thingworx, ce qui vous permet de mieux piloter l’outil industriel.

A la clé ?

• Maintenance prédictive
  Ces installations permettent de détecter au plus tôt les fuites et autres dysfonctionnements. En cas de suspicion ou d’anomalie, une inspection est immédiatement déclenchée.
• Réduction du gaspillage des matières premières
  Seuls les matériaux nécessaires à la fabrication sont utilisés, entraînant moins de produits défectueux et de rebuts. Dans le même temps, les sources de perte sont rapidement identifiées.
• Économies d’énergie
  Seule l’énergie correspondant aux besoins réels de production est sollicitée : il n’y a pas d’utilisation excessive.
• Garantir la sécurité des employés
  Grâce à une surveillance permanente, les capteurs industriels évitent les situations potentiellement à risques. Les conditions de travail sont contrôlées en temps réel, aussi bien concernant l’utilisation des machines que la qualité de l’air.

Renforcer l’adoption de technologies et de matériaux propres

En plus des énergies éoliennes, solaires, hydrauliques et géothermiques, le recours aux technologies propres comme la récupération de chaleur et le traitement des eaux usées devient incontournable dans la production durable. Les objectifs ? Réduire les émissions de gaz à effet de serre et la dépendance aux combustibles fossiles. En parallèle, il s’agit de développer l’utilisation de matériaux propres. Dans le domaine de la construction, on trouve le bois transparent (meilleure isolation), le béton auto-cicatrisant (prolongation de la durée de vie du béton) ou encore le biocharbon (meilleure fertilité des sols après utilisation).

A la clé ?

• Réduction de l’empreinte environnementale
  Aujourd’hui plus que jamais, les entreprises doivent s’investir pour économiser l’énergie, réduire les déchets et plus globalement participer à la décarbonation de leurs usines.
• Diminution des coûts d’exploitation
  A long terme, les entreprises qui privilégier les technologies et matériaux durables font des économies sur leurs factures énergétiques (isolation thermique des bâtiments, utilisation d’éclairage à fiable consommation...).
• Amélioration de l’image de marque de l’entreprise et accès à de nouveaux marchés
  61% des Français prennent en compte des critères de développement durable dans leurs achats (+11% par rapport aux autres pays développés). L’innovation industrielle et la recherche de solutions respectueuses de l’environnement représentent des avantages concurrentiels.

Optimiser la chaîne d’approvisionnement

Il s’agit de verdir le maximum de processus, dont la chaîne d’approvisionnement. Comment procéder ? D’abord, évaluez votre empreinte environnementale grâce à des indicateurs de performance (émissions de gaz à effet de serre, parts d’énergie provenant de sources renouvelables, quantité d’eau utilisée...). Puis, privilégiez les fournisseurs se trouvant à proximité, les matériaux recyclés et les modes de transport écologiques.

A la clé ?

• Réduction des coûts opérationnels
  L’idée est de mobiliser des équipements plus efficaces sur le plan énergétique, de recycler les matériaux, de réutiliser les matières premières, de réduire les distances de transport ou encore de mieux gérer les ressources.
• Conformité avec les exigences réglementaires
  Non seulement vous répondez aux réglementations en vigueur mais vous évitez les éventuelles sanctions financières. Rappelons que le projet de loi « Industrie verte » indique que la France ne devra pas dépasser les 270 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030 (contre 404 millions aujourd’hui).

En plus de gagner en compétitivité et de participer activement à la préservation de l’environnement, les entreprises qui mettent en pratique ces solutions ont l’opportunité de devenir des leaders en termes de transition écologique. Dans un contexte d’urgence climatique, l’industrie décarbonée est une nécessité. Ces usines du futur font donc figures de références dans leur secteur d’activité, ce qui représente un avantage concurrentiel et aide à accroître leurs parts de marché.